vendredi 30 avril 2010
mardi 20 avril 2010
samedi 10 avril 2010
La crise du disque ne concerne pas les patrons des maisons de disques et des sociétés de perception
Les sociétés de perception, qui gèrent les droits des artistes et producteurs, n'avaient pas bonne réputation. Publié ces jours-ci, le rapport de la Commission permanente qui contrôle ces organismes ne va pas arranger les choses. Les rapporteurs jettent une lumière crue sur les rémunérations de leurs dirigeants. Accablant pour certains d'entre eux ! Un rapport qui devrait horrifier les artistes dont le travail nourrit la bête...
Les patrons ne connaissent pas la crise du disque
Une société est particulièrement dans le collimateur : la SCPP (Société civile des producteurs phonographiques), dont le directeur général, Marc Guez, perçoit le deuxième salaire le plus important du secteur (plus de 400.000 euros annuels, selon un tableau, page 279). Pourquoi pas ? Sauf que la SCPP n'emploie qu'une quarantaine de collaborateurs et ne traite qu'un peu plus de 60 millions d'euros de droits. C'est là que le bât blesse... "Cette même rémunération est plus de deux fois supérieure à celles de ses homologues dans des sociétés d'une échelle voisine ou supérieure, comme l'Adami ou la Spedidam", note le rapport. Autrement dit, le patron de la SCPP est trop payé pour le service qu'il rend à ses sociétaires. Toutefois, pour justifier une telle rémunération, la SCPP indique à la Commission que Marc Guez perçoit un salaire équivalent aux patrons des majors du disque . C'est bien là le problème : comment les patrons de l'industrie du disque peuvent-ils justifier de conserver des rémunérations très élevées, alors même que le marché de la musique s'est effondré de 50 % en cinq ans ? Comment peuvent-ils justifier de tels salaires, alors que l'âge d'or est désormais plus que révolu ?
De ce point de vue, il n'est pas étonnant de retrouver en tête du classement des gros salaires le patron de la Sacem, Bernard Miyet : un salaire plus élevé de + 143 % par rapport à celui de Marc Guez (le rapport ne mentionne pas les chiffres précis) et des notes de frais qui, en 2008, s'élèvent à 29.212 euros par carte bancaire. Face aux rapporteurs de la Commission, la Sacem a tenté de justifier cette forte rémunération : les émoluments de Bernard Miyet seraient "rattachés à une responsabilité internationale publique antérieure". Mais le rapport note que cette référence "n'a pas été fournie à la Commission permanente du contrôle des sociétés de perception et de répartition des droits".
Les vacances en Guyane sur carte bancaire de la Sacem
L'examen approfondi des notes de frais des dirigeants de la Sacem révèle des abus non sanctionnés. Ainsi, en 2007, l'un des dirigeants (parti en 2008) avait pris ses aises avec la carte bancaire de la boîte : des repas seuls, des vacances en Guyane (entre le 27 décembre 2006 et le 6 janvier 2007), des frais de péage de week-end, 10.512 euros de "cadeaux"... La Commission souligne, avec euphémisme, que certaines de ces dépenses n'étaient sans doute pas effectuées dans l'intérêt de la société et n'ont pourtant fait l'objet d'aucun contrôle. "Elles n'ont pas été non plus de ce fait remboursées par l'intéressé", note, non sans ironie, le rapport.
Les dirigeants de la Sacem en prennent pour leur grade à propos des frais d'hôtel et de restaurant payés, pour l'essentiel, par carte bancaire. Les dirigeants "ne respectent guère la note interne relative" aux frais qui est pourtant assez généreuse : les cadres dirigeants doivent s'en tenir à des hôtels 3 étoiles, les repas à l'étranger ne doivent pas excéder 40 euros et pas plus de 70 euros par personne lorsqu'ils invitent. La Commission permanente n'a pas pu pousser plus loin ses investigations, car la Sacem ne dispose pas d'un suivi analytique des dépenses payées par carte. L'opacité "étonne" les rapporteurs...
Une rente assise sur un quasi-monopole
La situation est d'autant plus choquante que les artistes n'ont guère le choix. La loi les oblige à verser. Si bien que les sociétés de perception vivent sur une rente, "un quasi-monopole de fait sur le territoire national", note le rapport. Avec l'onctuosité qui sied au langage de la haute fonction publique, le rapport relève que "les rémunérations semblent, au moins pour quelques cas individuels, s'écarter notablement des normes de rémunération en vigueur dans les entreprises de taille comparable alors même que celles-ci sont, elles, pleinement exposées à la concurrence".
Le rapport observe également de grandes disparités entre les salaires des dirigeants et les salariés de ces sociétés. Par exemple, à la Sacem, les six salariés les mieux payés ont vu leurs revenus croître de 10 % entre 2005 et 2008 quand le personnel s'est contenté de + 6,5 % en moyenne sur la période. La Sacem n'a pas justifié cette différence de traitement. Le rapport entre le salaire de Bernard Miyet et le salaire le plus bas de la Sacem est de "30 à 40", note encore le rapport. Pour une société qui emploie 1.450 salariés...
Moyenne des cinq principaux salaires annuels en euros / effectif salarié / montants des sommes perçues
SACEM : 363.908 euros / 1448 / 961,3 millions d'euros
SACD : 149.775 euros / 232 / 179,6 millions d'euros
SCAM : 142.521 euros / 81 / 74,1 millions d'euros
SPP : 135.465 / 39 / 61,1 millions d'euros
CFC : 110.200 euros / 44 / 43,7 millions d'euros
ADAMI : 107.300 euros / 74 / 53 millions d'euros
SPEDIDAM : 96.020 euros / 32 / 32,9 millions d'euros
PROCIREP : 84.273 euros / 18 / 31,6 millions d'euros
vendredi 9 avril 2010
Byo.fm, la radio sans dessus-dessous
Michael Robertson fut le premier à agréger les profils de centaines de milliers d’artistes indépendants sur Internet, avec MP3.com, dès la fin des années 90 et bien avant MySpace. Le premier aussi à imaginer qu’on puisse stocker sa bibliothèque musicale sur des serveurs Internet et y accéder depuis n’importe où, n’importe quand, à partir d’un périphérique mobile ou d’un ordinateur, via sa plateforme MP3tunes, cinq ans avant qu’Apple ou Google ne commencent à se pencher sur les vertus du « Cloud Computing ».
Nombre de ses initiatives lui ont valu des procès retentissants, dont certains sont encore en cours. C’est un véritable électron libre du Net, capable de déconstruire des pans entier de l’industrie des contenus et des médias avec quelques lignes de code informatique ; un incorrigible ver dans le fruit des positions les plus établies ; un déséquibriste patenté, qui surfe avec brio sur tous les changements de paradigme, les anticipe, les fomente, les provoque ; un « hacker » du réel, au sens le plus noble et le plus irritant du terme, capable de chevaucher, bien avant tout le monde, la moindre rupture technologique.
De ce Don Quichotte du Net, qui est aussi parfois un oiseau de malheur, on devrait avoir appris à méditer les mauvais augures. L’industrie du disque a pu s’en rendre compte, à qui il annonçait son déclin dès le premier Midemnet en 2000, alors même qu’elle était au faîte de sa gloire, en ne réussissant qu’à provoquer hilarité et incrédulité. Dix ans après, on peut mesurer ce qu’il en est, des prophéties de cet olibrius.
Un modèle "périmé"
Tous ces précédents sont autant de raisons, pour l’industrie de la radio, de prendre au sérieux sa dernière initiative, lancée sous le nom de Byo.fm. L’idée est toute bête, aussi personne n’avait véritablement songé à la mettre en œuvre avant lui : permettre à tout un chacun de personnaliser entièrement sa station de radio, en quelques clics de souris sur le Web, et de l’écouter où bon lui semble, dans sa voiture, sur son mobile ou à la maison. Une évidence, de celles qui rendent parfois longtemps aveugle.
« La radio est périmée et a besoin d’une refonte numérique, explique Michael Robertson sur son blog. Elle n’a pas beaucoup évoluée depuis l’apparition de la modulation de fréquence. La fidélité audio s’est améliorée et des services Internet récents comme Pandora vont trouver pour vous des chansons qui se rapprochent de celle suggérée à la source, mais au-delà, elle est restée pratiquement inchangée depuis les années 20. »
Byo.fm va donc plus loin, en permettant non seulement de personnaliser sa programmation musicale, à partir de son compte Mp3tunes ou de fichiers MP3 transférés sur des serveurs Internet dédiés, par l’intermédiaire d’une petite application comme celle développée par Lala.com, récente acquisition d’Apple, mais aussi de l’agrémenter de divers bulletins d’information sélectionnés en amont. L’utilisateur, qui peut paramétrer la fréquence des bulletins d’information insérés dans son flux audio (news, sports, horoscope, météo et infos trafic localisées), choisit des voix d’animateurs vedettes qui sont numérisées et lisent des articles publiés sur le Web.
Il ne s’agit, pour l’instant, que d’une expérimentation. Les voix numérisées qui lisent les bulletins d’infos piochés sur le Web sont un peu monocordes. Et l’ubiquité du service, qui dépend des réseaux disponibles pour accéder à son flux audio, n’est pas totalement garantie. Mais on peut imaginer de nombreuses adaptations, via, par exemple, des algorithmes de synchronisation permettant d’emporter le contenu de sa radio avec soi tous les matins, ou un guide interactif des programmes radiophoniques disponibles en podcast, qui permettrait de glisser un bulletin de France Info, la chronique de Stéphane Guillon ou un talk show de Laurent Ruquier dans la programmation de sa smartradio préférée, d’un simple « drag & drop ». Sans parler des possibilités d’intégration avec toutes sortes de services d’écoute illimitée, de musique... ou de programmes radiophoniques.
Des perspectives déstabilisatrices
Les perspectives ouvertes sont bien sûr assez déstabilisatrices : celle, par exemple, de voir toute la logique de programmation et de formatage des radios dé-construite ; et leur modèle publicitaire monolithique remis en cause. Mais elles peuvent aussi s’avérer assez enthousiasmantes : possibilité de voir émerger de nouveaux modèles économiques reposant sur l’abonnement à des services de radio personnalisée, de nouveaux outils de mesure d’audience des podcasts, parfaitement inexistants à l’heure qu’il est, ou de nouveaux modèles publicitaires plus ciblés ; sans parler de l’ouverture potentielle du marché de la production de contenus radiophoniques à toute une ribambelle de nouveaux acteurs qui ne dépendraient plus de la bonne volonté des diffuseurs.
Bien sûr, le succès d’un service de radio musicale personnalisée comme Pandora aux États-Unis – 50 millions d’utilisateurs enregistrés aujourd’hui, 100 millions à fin 2010 selon les projections, soir 25 % de la population américaine – a pour corolaire la chute d’audience des radios musicales. Et avec ce que préfigure Byo.fm, il en ira de même, à terme, pour les généralistes et les spécialistes de l’information. De quoi prophétiser bien des bouleversements dans les grands équilibres économiques encore en place.
Le monde de la radio sera bientôt mis sans dessus-dessous. Reste un élément rassurant, tout de même : Michael Robertson a toujours eu dix ans d’avance, ce qui laisse encore le temps de la réflexion...
mardi 6 avril 2010
Angleterre : les 10 artistes les + joués en radio depuis 10 ans sont:
2. The Beatles
3. Robbie Williams
4. Queen
5. Take That
6. Sugababes
7. Elton John
8. Elvis Presley
9. Abba
10. Coldplay
lundi 5 avril 2010
BIGARD censuré... pour un sketch d'il y a 11 ans!
D'autre part, il s'est interrogé sur la liberté d'expression en baisse des humoristes (« Est-ce que Desproges pourrait aujourd'hui dire ce qu'il disait ? La réponse est non. Est-ce que Coluche pourrait faire ses sketchs aujourd'hui ? La réponse est non ») et sur la vulgarité des programmes diffusés par la télévision aujourd'hui. « Maintenant je guette France 2 et France 3, tout ce qui est en-dessous de la ceinture (...) Et dans Secret Story on peut se caresser dans une piscine à 18h », a-t-il indiqué.