Il y a deux ans, Stewart Copeland nous jurait que Police appartenait définitivement à l’histoire. « On ne rejouera jamais ensemble ! » nous assurait alors le batteur du mythique trio. Deux mois plus tard, le groupe annonçait sa reformation pour une énorme tournée mondiale un triomphe de mai 2007 à juillet 2008. Il y a quelques jours, Stewart Copeland, 56 ans, revenait à Paris pour défendre un DVD live, témoin de ces retrouvailles, qui sortira le mois prochain.
Alors, vous nous avez menti il y a deux ans ?
Stewart Copeland. Eh, de quoi tu me parles ? Je te dis la même chose ! Police ne rejouera jamais ensemble. Tu as un problème avec ça ?
(il éclate de rire). D’accord, bon, on a rejoué ensemble, mais maintenant c’est fini !
(il éclate de rire). D’accord, bon, on a rejoué ensemble, mais maintenant c’est fini !
Que s’est-il réellement passé ?
Sting m’a appelé et m’a dit : « Un jour, je me suis réveillé et je me suis dit : qu’est-ce qui surprendrait le monde ? Qu’est-ce qui me surprendrait ? Relancer Police. » Je connais ce mec depuis trente ans. Et il reste mystérieux. Quoique. Au milieu d’une engueulade, la meilleure chose à faire, c’est de lui offrir un cookie. Et il vous prendra dans les bras… mais pas avant d’avoir fini de brailler !
« Cette tournée, on l’a vraiment faite pour la gloire »
Vous avez dit oui tout de suite ?
Bien sûr. En revanche, je n’y étais pas vraiment préparé. Je compose des musiques de films dans mon studio, je conduis mes enfants à l’école, je n’avais pas spécialement envisagé d’être de nouveau un produit rock, où il faut donner l’impression d’être très original, un peu fou.
Comment se sont passées les répétitions ?
C’était l’enfer. Nous avons commencé par « Message in a Bottle ». Au bout de quelques secondes, Sting a dit à Andy (NDLR : Andy Summers, le guitariste) : « Joue juste quelques accords, pas la mélodie. » Et Andy s’est fichu en colère : « Je connais cette putain de chanson, elle parle de message, de bouteille, il y a une mélodie et je vais jouer cette putain de mélodie. Sting, je sais que tu en as marre de jouer ce morceau, mais tous les gens vont acheter leur place pour l’entendre. J’en ai rien à foutre ! » Bref, Police était de retour !
« Le problème, c’est Sting et moi »
Il y a eu aussi beaucoup d’argent sur cette tournée : 2 millions d’euros par concert, 70 millions au total pour Sting… Combien faudrait-il vous payer pour jouer au Stade de France ? Moi, je le ferais pour 5 dollars. Oui, bien sûr, il y avait beaucoup d’argent mais on l’a vraiment fait pour la gloire.
Vous vous souvenez des deux concerts au Stade de France en septembre 2007 ?
Hum, vaguement… Bien sûr que oui ! C’était très spécial parce que notre premier guitariste français, Henry Padovani, nous a rejoints sur scène. Dans le stade, il y avait sa fille, qui passe son temps à dire que son père a joué dans Police, et personne ne la croit.
Vous êtes-vous redécouverts ?
Le problème, c’est Sting et moi. On ne s’est pas parlé depuis la fin de la tournée mais ça va. Avant, on s’engueulait sur des malentendus. On l’a compris. Et puis, je ne peux pas être ennemi avec quelqu’un qui a tellement apporté à ma vie.
Alors pourquoi arrêter de nouveau ?
Si la reformation a été possible, c’est parce qu’elle était limitée dans le temps. Je peux mettre mes projets musicaux de côté pendant un an, pas plus. Et ce que je fais n’a aucun intérêt pour Police.
Vous ne voudriez pas écrire pour le groupe ?
Non. Andy et Sting n’ont pas la moindre idée de ce que je fais, que j’ai composé 40 musiques de films, écrit pour des orchestres. Ils parlent de musique devant moi comme si je ne comprenais pas leur langue. Ils ont décidé il y a trente ans que j’étais juste batteur de Police. Et rien n’y changera.
The Police, « Certifiable », CD et DVD, Polydor. Sortie le 10 novembre.
Source : Emmanuel Marolle pour Le Parisien
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Mon passage préféré :
"C’était très spécial parce que notre premier guitariste français, Henry Padovani, nous a rejoints sur scène. Dans le stade, il y avait sa fille, qui passe son temps à dire que son père a joué dans Police, et personne ne la croit".
C'est cool de sa part d'avoir dit ça ;-)
Eric MADELON
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