PARIS, 30 jan 2009 (AFP) - Des mesures de sécurité draconiennes ont entouré les séances d'écoute pour la presse du nouvel album de U2, vendredi dans les locaux parisiens d'Universal, révélatrices de la paranoïa provoquée chez les maisons de disques par le piratage sur internet, a constaté un journaliste de l'AFP.
Pour pouvoir pénétrer dans la salle où était organisée l'écoute, les journalistes ont dû remettre leur téléphone portable à un vigile. Ils ont également dû déposer à l'entrée leur blouson et leur sac pour ne garder que leur stylo et leur bloc-notes.
Deux séances d'écoute successives de "No Line On The Horizon", qui sortira le 27 février en France (le 2 mars au Royaume-Uni, le 3 aux Etats-Unis) étaient organisées pour les journalistes à partir de 13h45. Ces derniers avaient dû s'inscrire au préalable auprès d'AZ, l'un des labels d'Universal, qui commercialisera le disque dans l'Hexagone.
AZ avait indiqué quelques jours auparavant qu'il s'agissait pour l'heure des deux seules écoutes prévues avant la parution du disque du groupe irlandais emmené par le chanteur Bono. Pour ce genre de grosses sorties, les maisons de disques disposent d'un nombre très restreint de copies, qui voyagent souvent d'un pays à l'autre, pour limiter les risques de piratage.
Cette pratique tend à se généraliser dans l'industrie du disque. De plus en plus souvent, les critiques musicaux doivent s'appuyer sur une unique écoute pour écrire sur un album avant sa sortie. De l'avis de la plupart d'entre eux, l'impossibilité d'écouter l'album plus en profondeur ne permet pas de dépasser le stade de la simple première impression.
Fin mai 2008, l'écoute du dernier album des Anglais de Coldplay, dans les locaux parisiens d'EMI, s'était accompagnée de mesures de sécurité comparables, avec en plus une fouille des journalistes au détecteur de métaux et la signature d'un contrat leur interdisant de parler du disque avant une date donnée.
Ces pratiques ne sont pas l'apanage des seules "majors". En octobre, le label indépendant britannique Domino avait imposé un embargo similaire aux journalistes français lors de l'écoute de l'album du groupe écossais Franz Ferdinand dans les locaux parisiens du distributeur Pias.
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