vendredi 30 octobre 2009

U2 Live : 10 millions de streams sur Youtube

La retransmission en direct sur Youtube du concert de U2 au Rose Bowl a suscité près de 10 millions de streams de par le monde, selon Chris Maxcy, le responsable des partenariats musicaux chez Youtube.

Une audience qui en fait le plus gros événement live jamais retransmis sur Internet. La vidéo du concert, qui dure 2h20 et peut toujours être visionnée sur Youtube, avait été regardée plus d’un million de fois trois jour après avoir été postée sur le site de vidéo de Google.

Avec une telle audience, Youtube peut rivaliser sur de tels événements avec les émissions de télévision les plus prisées aux Etats-Unis.

Source : ElectronLibre

jeudi 29 octobre 2009

Foo Fighters to play gig live on Facebook



Dave Grohl and co to perform for online broadcast

Foo Fighters are set to play a gig at the Studio 606 complex in California, which will be broadcast live on Facebook.

The gig will air at 2am (GMT) on Saturday (October 31) morning. See the band's official Facebook page, Facebook.com/foofighters, for details.

The band are set to release their 'Greatest Hits' collection on November 2.

Frontman Dave Grohl is currently playing drums in Them Crooked Cultures with Josh Homme and John Paul Jones.

Source : NME

dimanche 25 octobre 2009

if, de Rudyard KIPLING, par Bernard L...



Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être qu'un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tous jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.

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Inspired by GADLU

mardi 20 octobre 2009

MJ : the biggest lie


Par Didier LESTRADE

Il y a vraiment un truc qui m’a turlupiné depuis la mort de MJ. Je sais, le sujet n’est plus chaud du tout, il est au contraire presque glacial malgré le fait qu’on nous sorte des morceaux posthumes vraiment ratés et un film encore plus tartignole et ne parlons pas de la tournée à venir avec les cons de frères. Je m’étonne que l’on puisse encore acheter quoi que ce soit avec dessus le nom de Michael Jackson. Je trouvais déjà complètement débile de monter une série de 50 concerts à Londres puisqu’il était évident que MJ ne pourrait jamais tenir la distance, surtout devant le public pop le plus éduqué au monde. J’ai trouvé pathétique le délire qui a entouré sa mort, du début à la fin. Les gens qui chialent, les amis au bord de la dépression sur FB avec des commentaires qui ne veulent rien dire comme « Oui mais c’est émouvant quand même », les cons qui courent acheter les albums qu’ils ont raté pendant les vingt dernières années, la famille de MJ qui est vraiment le clan le plus risible de la musique dite moderne, la laideur du « show » au Staples Centre (vraiment, il y a quelqu’un à la régie qui sait ce que « éclairage » veut dire ?), et puis les enterrements successifs. C’est du comique de A à Z et épargnez- moi le truc new-yorkais à la Body & Soul, dans le genre « Tu peux pas dire ça sur MJ, le mec a révolutionné la place des Noirs dans l’Amérique et le monde ». Sure. Pass me the mayo. Même Obama a déclaré que la vie de MJ était « triste ». Il faut remonter au Crétacé Supérieur pour trouver un dinosaure aussi malheureux. Il n’y a rien dans cette affaire qui procure de la vraie émotion, celle qui fait chavirer les plus cyniques d’entre nous, celle qui fait ravaler les moqueries avant même qu’elles soient formulées. Tout a été laid dans cet enterrement et on se demande où est ce foutu médecin qui a administré ces doses de cheval de Propofol, sûrement peinard à Acapulco, menaçant d’écrire le livre dans lequel on finira par avoir la liste complète des prescriptions de c’te folle de MJ. Il doit déjà avoir un cabinet à Los Angeles avec la plaque sur la porte « I KILLED MJ ». Tout a été cheap et laissez-moi être spécifique sur ce point : tout.

Bref, je me suis senti exactement comme pendant l’été 1977 (je sais, this is showing my age) quand je suis arrivé à Paris, juste au moment où Elvis clamsait. Quel soulagement, me suis-je dit en me promenant sur une des avenues du 16ème arrondissement après avoir volé plusieurs pots de crème aux amandes dans un magasin La Vie Claire de la place Victor Hugo : « Maintenant on va pouvoir enfin vivre tranquille ». C’est ce que je me dis à chaque fois qu’un grand bonnet de l’entertainment crève. Romy Schneider ? She used to play on Hitler’s lap, for Polanski’s sake ! No wonder she was depressed all the time ! Edith Piaf ? She was so black n white ! James Brown ? Il était tellement hétéro !


Non, le truc qui m’a le plus énervé, encore une fois, c’est le mensonge. J’ai déjà écrit un post qui disait, en substance : y’a personne qui va dire que c’était une folle lubrique ? Est-ce qu’on va aborder le sujet de la sexualité de MJ ? Oui, le fait que l’on n’ait pas insisté sur ce point est tout à fait normal, c’est un décès que l’on peut qualifier de…mondial, c'est un maxi-grief quoi! Mais c’est précisément là l’idée. Vous avez souvent des folles qui sont admirées par pratiquement 6,3 milliards d’habitants sur la planète ? Bon, imaginons, à la louche, qu’un milliard de Terriens ne savent pas qui est MJ, ou qui n’en ont rien à péter. Ça vous donne quand même 5 .3 milliards qui sont apeshit devant l’annonce de sa mort et qui s’engouffrent dans le cliché du Roi de la Pop alors que le mec n’a rien fait depuis 10 ans. C’était quand la dernière fois que vous avez eu une folle qui a ce degré de pénétration domestique ? Elton John au moment de la mort de Lady Di ? Même pas. Après tout, c’était pas lui la star N°1 même si c’est difficile de cacher Elton John dans le background d'une basilique. Non, MJ a réussi à mettre dans la poche 5.3 milliards d’habitants qui, pendant quelques jours, ont oublié la crise, la famine, la maladie, la soif, la guerre et le chargeur du portable qui est introuvable.

D’où mon point. Quand vous avez 5.3 milliards de personnes qui sont là à bramer parce que MJ est mort, ça veut dire que l’ensemble de la planète préfère ravaler le dégoût que leur inspire le visage de MJ qui, je vous l’assure, n’est pas quelque chose que vous avez envie de mettre dans n’importe quel cadre sur le mur. Même si on met de côté le conditionnement médiatique de cette affaire, ça veut dire que 5.3 milliards de personnes, avec des cultures très différentes, ont décidé d’occulter qu’ils étaient en train de chialer la disparition de la plus grande folle de tous les temps. Ce qui veut dire beaucoup de choses sur nos capacités d’absorption de la follitude en général. Ça dit beaucoup de choses sur la sublimation de l’homophobie. Ça veut dire que plus gros le mensonge est, plus il est accepté avec une ferveur sans précédent. MJ était un child molester et la condamnation était unanime lors de ses procès. Et il suffit qu’il disparaisse pour qu’un cordon de sécurité se forme tout de suite dans sa communauté pour faire taire la moindre rumeur qui puisse entacher sa sexualité.

J’ai déjà vécu ça plein de fois dans mon travail de journaliste. Quand je me suis mis à rencontrer les DJs et producteurs qui avaient connu Larry Levan, j’étais très étonné de voir que le silence était général sur les conditions de sa mort. Je n’étais vraiment pas en train de chercher la petite bête pour révéler des détails sordides sur son addiction, sa mort, et tout ça, j’étais bien trop fan du Paradise Garage. Ce qui m’intéressait, c’était de rassembler les personnages qui l’avaient aimé, pour qui sa musique avait été déterminante. Et après avoir rencontré plusieurs fois certains DJ’s comme Frankie Knuckles, j’ai fini par comprendre que la version officielle était partagée par tout le monde : surtout ne rien révéler pour protéger la mémoire d’un héros de la dance music américaine.

Mais le cas de MJ n’a rien à voir avec ce qui s’est passé avec les autres. Ici, ce sont les gens qui l’admiraient qui ont fait office de cordon sanitaire, bien mieux que la famille, l’entourage proche ou les médias. Les 5.3 milliards de personnes avaient vraiment envie de soutenir et d’encourager ce mensonge. Ils n’avaient pas envie qu’on leur casse le plaisir de leurs émotions, ils ne cherchaient surtout pas à se rappeler cet étrange haut-le-coeur qu’ils ressentaient à chaque fois qu’ils voyaient MJ de son vivant. Pour moi, l’homosexualité de MJ ne fait pas de doute et ces centaines de millions de fans ont voulu absolument écarter cet aspect de leurs pensées au moment où ils étaient si occupés à célébrer son souvenir. D’un point de vue militant gay, c’est quand même un des rares moments de la culture moderne de masse : un homosexuel, ayant entériné depuis longtemps l’amalgame si redouté (homosexualité et pédophilie, eeeeeeeek!), se trouve amnistié par l’ensemble de la planète dans une oblitération complète de ce qui a fait de lui un freak.

Certains ont vu ça comme une manifestation exemplaire de la tolérance, non seulement vis-à-vis de MJ, mais aussi vis-à-vis de toutes les polémiques qui l’entouraient. Au lieu d’utiliser un Stabilo pour souligner tout ce qui était effrayant chez lui, le public, sur les cinq continents, a décidé de courir vers l’effaceur. De mémoire de vieille folle, je ne crois pas avoir vu ça de ma vie. C’est du « damage control » intériorisé, parce que des millions de personnes, sans en discuter, on décidé, en masse, de faire l’impasse sur ces questions. Et je ne pense pas que ce soit une bonne chose, finalement. Parce que tous ces fans n’ont pas exprimé qu’ils aimaient MJ en dépit de la pédophilie, de la gestion totalement ridicule de sa carrière, de son image, et plus important : de sa musique qui n’a finalement pas cessé de dégringoler. Ils ont décidé de passer outre, et de ce fait, ils ont apposé le sceau de leur étroitesse d’esprit au moment de la disparition de la plus folle des grandes folles, de la pédale la plus incohérente de tous les temps. Les gens ont aimé MJ parce que c’était un freak qui était évidé de toute sa freakitude, dans un mouvement généralisé d’hypnose mondiale. C’était le seul moyen pour eux de saluer sa mort en faisant semblant de rien voir.


Et tout ceci est à mettre dans une perspective moderne où les questions de genre n’ont jamais été autant discutées. Après tout, comment décrire MJ, surtout au vu de ses enfants ? Comment peut-on faire semblant de ne pas voir l’étrange particularité de cette descendance, à la peau blanche, aux cheveux blonds, avec un vrai père biologique britannique et une mère porteuse dans le secret et tout ce que cela sous-entend en termes d’insémination artificielle ou de financement de la procréation ? On est là au centre d’un noeud de sujets complètement identitaires sur ce que l’on a le droit de faire (ou pas) dans le cadre d’une « famille ». Si un pédé ou une lesbienne se trouvaient à la télé avec des « enfants » aussi déracinés de leurs origines, la fureur serait pratiquement générale. Mais MJ n’est pas gay, pour ses fans, et donc il peut passer à travers des jugements qui seraient sans appel pour les autres. Du genre : « Waitaminit, Paris est un peu blanche, non ? On dirait la voisine!». C’est un peu ce que révélait Nicholas D.Kristopf dans son édito du New York Times du 4 octobre de l’année dernière, « Racism without racists ». Dans la rue, si quelqu’un est à terre, les blancs appelleront à l’aide à 75% si la victime est blanche. Si la victime est noire, ils ne seront plus que 38% à appeler à l’aide.

Will the real MJ please stand up ?

Well, she’s dead now.


samedi 17 octobre 2009

Indochine | Le Lac versus Rimbaud+Lamartine

Dans une autre époque pas si lointaine, les musiciens s'inspiraient de la musique classique (Gainsbourg, Pink Floyd, ...)

On peut imaginer qu'Indochine s'est inspiré de ces deux textes-là ;-)

XX
E

--

Alphonse de LAMARTINE (1790-1869)

Le lac

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?

Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir !

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.

Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :

" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

" Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.

" Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore
Va dissiper la nuit.

" Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! "

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?

Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?

Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !

Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.

Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !

--

Arthur RIMBAUD (1854-1891)

Le dormeur du val

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.


--



J'arrive au bord du lac,
j'aimerai bien que tu sois là
C'est juste un endroit à moi,
j'aimerai bien que tu le vois
Avant la nuit, j'irais au paradis
Aujourd'hui le jour est arrivé
Où je vais tomber avec mes camarades

Comme des héros...
tout le monde saute
Comme un héros ...
vas-y saute
Tu veux me suivre...

Juste au milieu du lac
J'aime que tu sois avec moi
Toi au fond de la barque
J'ai le sang qui me glace
Pendant la nuit, on va au paradis
Je me sens bien ici
je me souviens de toi
Même sous la mitraille

Comme des héros
Tout le monde saute
Comme un héros
Allez saute

Tu veux me suivre au fond du lac
Tu veux me suivre alors suis-moi

Comme des héros
Tout le monde saute
Comme un héros
Allez saute

Tu veux nous suivre au fond des lacs
Tu veux nous suivre alors suis-moi

--

Inspired By Kroll

jeudi 15 octobre 2009

Binôme de David Guetta, le Malouin Fred Rister a « le bon feeling »


Binôme de David Guetta, Frédéric Riesterer, alias Fred Rister, a cosigné le dernier single du roi de la musique électro (« When Love Takes Over », n° 1 au Royaume-Uni) et celui que le duo a « offert » aux Black Eyed Peas (« I Gotta Feeling », n° 1 aux États-Unis depuis seize semaines !). Le Malouin de coeur est la sensation musicale du moment.

Vous avez coproduit « I Gotta Feeling », des Black Eyed Peas, le hit du moment.

« Oui, c'est un carton énorme ! Pour moi, ça ne change rien. Je suis un artisan de la musique, je fais mes petites chansons dans mon studio de la région lilloise. Les tubes, ça n'existe pas. Ce sont les gens qui s'en accaparent. Pour I Gotta Feeling, on travaillait avec David Guetta. Pour son nouvel album, il a reçu un coup de fil de Will I Am (NDLR : le chanteur de Black Eyed Peas). Il a entendu le morceau sur lequel on travaillait et il a hurlé : "Je veux cette chanson !". Elle figure sur le dernier album The E.N.D . Là, elle est n° 1 depuis seize semaines aux États-Unis. Et parallèlement, When Love Takes Over (NDLR : avec Kelly Rowland, au chant, ce titre fait partie du dernier album de David Guetta, One Love, sorti en août), un autre titre écrit avec David est n° 1 en Grande-Bretagne ! Une première pour des Français, on a reçu les félicitations de la SACEM.»

Fred Rister n'est que votre nom professionnel...

« Frédéric Riesterer est mon nom administratif ! Dans les années 70, mon père (NDLR : René, ancien footballeur professionnel dans les années 50) ne voulait pas que je fasse ce métier. Il est un exemple pour moi. Droit, respectueux, à l'écoute des autres. J'ai donc raccourci mon nom, il sonnait mieux, pour mes débuts à la radio. »

Une carrière née à Radio Corsaire...

« Oui, à l'époque j'étais coiffeur, un peu par dépit, après sept années de Beaux-Arts. Mais un vrai métier passionnant. J'ai répondu à une petite annonce et j'y suis entré, comme bénévole. J'animais le 17 h-19 h, avec un hit-parade. J'allais acheter des nouveautés et les auditeurs faisaient leur sélection. J'y ai rencontré des gens extraordinaires, Patrice Swynghedauw, Éric Durand, Jérôme Ryckewaert, Jean-Marc Raschia, Luc Hennebert, Philippe Delporte, Dominique Neyrinck... et j'en oublie ! Que des passionnés, il y avait de la magie dans cette radio. Cinq-six ans plus tard, d'un point de vue pro et technique, des radios n'arrivaient pas à la cheville de Radio Corsaire ! »

Est venu ensuite le succès d'estime de votre groupe, Interdit.

« C'est venu d'un pari avec Patrice Swynghedauw. On n'avait pas une thune, on a contracté des prêts bancaires, on avait écrit une chanson qui s'appelait Tu veux de l'amour, c'est de la mélancolie. On a fini par signer chez Scorpio, j'ai alors cédé les parts que j'avais dans un salon de coiffure à Dunkerque. Ce n'était pas un tube mais on est quand même passé chez Jacques Martin et Christophe Dechavanne ! »

Les années 80 ont vu naître les radios libres, vous avez multiplié les expériences.

« Je suis parti ensuite à Bordeaux, chez Wit FM, avant de revenir à Paris pour Aventure FM qui est devenue Maxximum, la radio dance de RTL.

Une idylle de trois ans avec une radio qui se démarque de la bande FM, au côté d'une vraie bande de copains (Pat Angeli, Eric Madelon, Joachim Garraud...).

Maxximum fusionne avec Metropolis pour devenir M40, je suis débauché par NRJ, deuxième radio à l'époque. Dont j'ai été le premier à démissionner ! Après, j'ai enchaîné diverses radios avant de devenir producteur pour Abyale, puis Anaklein, aujourd'hui devenue ma femme. »

Et vous rencontrez David Guetta...

« Je l'ai rencontré par l'intermédiaire de mon ami Joachim Garraud, qui était son producteur, pour de la prod' sur l'album, en 2006. Et j'écris Love Is Gone, on le retravaille ensemble. Elle est sortie en avril, je ne l'ai appréciée qu'en septembre ! Pourtant ça a été un vrai succès mondial, le vrai lancement de David. Depuis, tout le monde veut son Love Is Gone... Britney Spears, Rhianna, Madonna, etc. ont concacté David pour qu'on leur écrive un titre. Moi, je ne veux pas savoir pour qui on écrit. Je veux continuer à faire mes petites chansons... »

Source Olivier TARTART pour La Voix du Nord

mercredi 14 octobre 2009

Audiences : le numérique change les règles


Il y a encore vingt ans, la mesure d'audience était somme toute assez simple : on comptait les lecteurs en presse, les auditeurs en radio et on plaçait des boitiers audimat sur des télés qui ne diffusaient que 6 chaînes. Aujourd'hui, le paysage des médias à « mesurer » a été totalement bouleversé : Internet est arrivé, diffusant aussi bien les supports de presse que la radio ou la télévision ; et cette dernière s'est nettement complexifiée avec la multiplication des chaînes, des modes de diffusions, et dernièrement, l'arrivée du « catch-up ». Comment les mesures d'audience ont-elles été adaptées à toutes ces évolutions des supports médias ?

Le numérique change les règles

Pour Charles Juster, directeur de la communication de Médiamétrie, « la mesure d'audience repose sur trois piliers indissociables : un panel, un outil de mesure et la technologie qui y est associée, et des règles du jeu bien précises partagées par les différents souscripteurs des études. » Avec l'avènement du numérique et les profonds bouleversements du paysage médiatique qu'il entraîne, ces trois piliers ont une forte tendance à trembler sur leurs fondations. Les panels nécessitent d'être élargis afin d'affiner les résultats, les outils de mesure doivent évoluer pour s'adapter aux nouveaux moyens de diffusion, et de nouvelles règles du jeu doivent être fixées pour prendre en compte les nouveaux acteurs et leurs comportements. Du coup, les acteurs de la mesure d'audience rivalisent d'ingéniosité et de prouesses technologiques afin d'élaborer des études toujours plus complètes et précises.

Un nouvel audimètre pour le Médiamat

« Concernant la télévision, le changement majeur de ces dernières années réside dans la fragmentation de l'audience », explique Charles Juster. Les chaînes du câble et du satellite, puis celles de la télévision numérique terrestre, ont progressivement rongé l'audience des « historiques » hertzienne, les téléspectateurs se répartissant sur une offre 10 à 20 fois élargie ! Du coup, les 3200 foyers (8000 personnes) audités par Médiamétrie pour son Médiamat s'avèrent insuffisant pour se faire une idée précise de cette « ventilation » des téléspectateurs. L'institut fait donc évoluer son panel pour l'amener à 5000 foyers (13000 personnes). A l'heure actuelle, le nombre de personnes auditées a déjà été augmenté à 10000 personnes.

Autre problème concernant la mesure d'audience de la télé : la multiplication des réseaux de diffusion. Hertzien, câble, satellite, ADSL et bientôt fibre optique ; analogiques ou numériques... les réseaux et les technologies qui y sont associées sont tellement diversifiés que le bon vieil audimètre va devenir obsolète ! Pour s'affranchir de ces contraintes, Médiamétrie a créé, en association avec Civolution, un nouvel outil de mesure basé sur la signature de contenus. Le principe ? Un signal sonore intégré aux contenus et inaudible par l'oreille humaine, qui, détecté par un nouvel audimètre, délivre à ce dernier un certain nombre d'informations – au minimum, date de diffusion, heure de diffusion et chaîne, et ce quelque soit le réseau de diffusion et le support (téléviseur, écran d'ordinateur, projecteur...) utilisé pour le visionnage.


Grâce à ce « watermarking », Médiamétrie prendra également en compte, à brève échéance, un nouveau comportement issu du numérique : le visionnage en différé. Qu'il s'agisse du « time shifting » - possibilité de mettre en pause un programme en cours de diffusion pour le regarder en léger différé – de la télévision de rattrapage ou de la VOD, le phénomène prend indéniablement de l'importance. La définition de la notion de « différé » ayant fait l'objet d'un accord entre les différents acteurs du marché, elle fera, dès janvier 2010, l'objet d'une étude dédiée ; avant d'être agrégée aux résultats du Médiamat courant 2011.
Dernière grande évolution de l'audience télé : un début d'abolition de la frontière entre « chaînes historiques » et « chaînes de complémenté ». L'année 2009 a en effet vu les « petites » W9, Gulli, France 4 et France 5 demander leur intégration au Médiamat quotidien. Cela leur permettrait de bénéficier de chiffres minutes par minutes, à l'instar des généralistes historiques, là où le MediaCabSat ne délivrait que des audiences par « quart d'heure moyen ».

La jungle du web

Quand on s'intéresse à Internet, la question de la mesure d'audience devient une véritable foire d'empoigne. Dernier-né des grands médias, le web se révèle un véritable casse-tête. D'abord parce que, du fait de sa jeunesse, les règles du jeu du marché ne sont pas encore clairement établies. Ensuite parce que, du fait de la grande diversité des contenus diffusés (textes, vidéos, sons...), les contours du média ne sont pas clairement définis. Et enfin parce que, chacun voulant tirer profit de ce média d'avenir, les « mesureurs » - Médiamétrie/Nielsen, ComScore, OJD – se disputent le marché.

Alors, pages vues, visiteurs uniques, visites ? Quelle doit-être la norme de base sur laquelle seront établis les tarifs publicitaires ? Et comment définir assez clairement les règles afin d'éviter que les éditeurs de sites ne « gonflent » artificiellement leurs résultats. L' « affaire » Le Monde / Le Figaro qui marqua le début de l'année 2009 est assez symptomatique du problème. Résumons.


Février 2009 : l'étude NetRatings de Médiamétrie, portant sur les audiences de décembre 2008, fait apparaître un large gain d'audience pour le site du Figaro, là où Lemonde.fr, lui, affiche une forte baisse. Parallèlement, les résultats Comscore et OJD n'indiquent aucunement de telles variations. S'en suit une avalanche d'invectives entre les deux quotidiens s'accusant mutuellement de doper leurs audiences. Au cœur du problème, les moyens détournés d'accéder aux sites et leur périmètre de définition proprement dits. Si, pour le cas évoqué, les « moyens détournés » résidaient dans des jeux-concours ciblant les panélistes du NetRatings et les réorientant sur Lefigaro.fr, on peut également évoquer l'achat de mot-clé et les rafraîchissements de pages mal comptabilisés. Quant au périmètre de définition des sites, il est régulièrement remis en question par des pratiques de co-branding, de sites under, d'agrégations d'audience...


Mars 2009 : suite à la polémique, le comité Internet de Médiamétrie annonce de nouvelles règles introduisant « davantage de transparence » dans la mesure d'audience des sites. Les « audiences provenant des clics forcés issus de sites de jeux » sont exclues des résultats, et le cobranding est règlementé. Fin de l'affaire ? Depuis, l'institut a, de plus, changé son appareil de mesure, afin de mieux prendre en compte la vidéo et les nouveaux langages de programmation ; et ComScore a lancé avec Omniture un nouvel outil de mesure d'audience des vidéos en ligne. Autant de progrès qui devraient contribuer à stabiliser le marché.
A moins que de nouveaux indicateurs ne viennent, une fois de plus, semer le trouble : la moyenne de temps passé sur un site intégrée par Médiamétrie à son NetRatings, ou la durée réelle d'exposition aux publicités délivrées par Alenty pourraient être de ceux-là...

Radio : on attend le tout numérique

Côté radio, c'est, bien sûr, encore Médiamétrie qui s'y colle. Le 126 000 radio reste l'étude de référence et n'a fait l'objet d'aucune « révolution » récente ; un complément de résultats concernant les cadres y seront intégrés à la rentrée prochaine.
C'est à la frontière de la radio et d'Internet que se situe la dernière innovation de la société d'étude : elle a en effet annoncé en juin dernier le lancement d'une mesure de la « catch-up » - radio de rattrapage – intégrant les podcasts, les téléchargements de programmes ou l'écoute en différé depuis les sites web des stations. Cette mesure, dont les premiers résultats seront publiés au mois de septembre, sera complétée par des enquêtes sur le taux de podcasts réellement écoutés et par des études qualitatives.

Les mobiles bientôt mesurés

Mobilité par ci, nomadisme par là : l'arrivée du téléphone portable multitâches a propulsé l'usage « en mobilité » des médias sur le devant de la scène. Pourtant, l'audience du téléphone mobile en temps que diffuseur de média n'est pas encore mesurée, même si de plus en plus d'études font apparaître les différents usages du portable - pour naviguer sur Internet, pour écouter la radio, pour regarder la télévision... Mais cela ne saurait tarder : l'AFMM (Association Française du Multimédia Mobile, réunissant Bouygues Télécom, SFR et Orange) a d'ores et déjà confié à Médiamétrie l'élaboration d'une étude d'audience. Celle-ci s'appuiera sur un panel de 10 000 personnes (pour 40 millions utilisateurs à « numéro propre »), et consistera à exploiter la totalité des usages des mobinautes, observés directement dans les systèmes d'informations des opérateurs, puis anonymes pour des raisons de confidentialité des données. Premiers résultats courant 2010.


Source : Nicolas PRIOU