Source : ElectronLibre
"Le sondage Médiamétrie de la rentrée radio réserve son lot de surprises. Dopée par l’actualité chaude, mettant surtout en jeu les retraites et l’approvisionnement en essence des conducteurs d’automobiles, la radio a retrouvé un peu de son lustre de "hot média".
C’est un miracle ! La radio bouge encore... Elle est toujours vivante ! Le dernier sondage Médiamétrie montre une progression de l’audience globale des stations de la FM, dopées par une actualité brûlante, et une forte dose de nouveautés dans les grilles de rentrée. A y regarder de plus près, si l’on range RMC à part, les stations qui ont profité de cette embellie de septembre sont celles dont l’auditoire est plutôt âgé. Cette observation vaut autant pour les radios généralistes que pour les musicales.
La bonne nouvelle tout d’abord : le média radio est en croissance sur les mois de septembre et octobre de cette année. Après une série impressionnante de baisses d’un trimestre à l’autre, cette fois, la FM tient sa revanche sur l’usure du temps. On croyait la radio dépassée, ringardisée par l’Internet, dans l’ombre des chaînes d’information qui se sont multipliées sur la TNT. Et bien tout ceci attendra, car cette fois la radio a conservé sa place de média chaud par excellence - celui que les français aiment à entendre tôt pour comprendre l’actualité. 81,6% de la population a écouté son poste lors de cette vague de mesure, selon Médiamétrie, soit une progression de 1,4 point. Rappelons que Médiamétrie interroge 126 000 personnes dans l’année, lors de quatre sondages successifs, plus un supplémentaire lors des mois des grandes vacances d’été. La méthodologie utilisée, un sondage par téléphone en fin de journée, dans le respect des quotas, privilégie traditionnellement les marques fortes dans ses résultats.
En haut de la pyramide, des âges comme des audiences, dans le paysage radiophonique français, trône RTL. La station de la rue Bayard est emblématique de cette mesure de septembre-octobre. Avec une moyenne d’âge avoisinant les 55 ans, les auditeurs de RTL sont d’une grande fidélité, et parfois, ils viennent recevoir l’appui de ceux des stations du service public. C’est le cas sur ce sondage, lorsque les grèves ont perturbé les antennes de France Inter et de France Info - environ 10% de la période mesurée par Médiamétrie. RTL progresse de 0,5 point avec 12,3%. Un résultat surprenant, si l’on considère que RTL n’a pas fait de grande modification sur sa grille pour cette rentrée, que Christopher Baldelli arrivé en remplaçant d’Axel Duroux, n’a pas encore marqué son empreinte. Ceci dit, il faut bien se rendre à l’évidence : RTL est aujourd’hui la première radio de l’information du matin en France. A son climax, à 8 heures du matin, l’audience de la station atteint les 1,9 million d’auditeurs, un record. Il faut croire que le vif débat sur la réforme des retraites était donc taillé sur mesure pour RTL et ses auditeurs.
Val influence
Avec la réforme des retraites mais aussi les grèves qui ont paralysé des pans de l’économie nationale pendant plusieurs jours, l’actualité de cette rentrée a été particulièrement chaude. Elle a aussi été l’origine d’une perturbation des antennes des stations du service public. Beaucoup pariaient sur un écroulement de France Inter, et puis non... Aussi étrange, voire suspect que cela puisse paraître, France Inter n’a pas souffert, ou si peu. Repris en main par Philippe Val, qui a bousculé l’équilibre délicat mis en place par Frédéric Schlesinger, son prédécesseur, la station phare de Radio France enregistre un 10% d’audience cumulée de bon aloi. Une légère érosion de 0,2 point sur un an, qui ne signifie pas grand-chose, et peut s’apparenter à la marge d’erreur de l’outil de mesure. Bref, plusieurs explications sont possibles. En premier, que les auditeurs écoutent indifféremment Inter, qu’on y diffuse des infos ou bien un programme musical. En second, cela tendrait à prouver que, si chute il y a, elle sera lisible dans les audiences prochaines, qui ne seront plus gonflées par une actualité surchauffée. Enfin, on ne peut écarter l’intérêt que les auditeurs d’Inter ont porté à une grille de rentrée annoncée comme sous influence de son nouveau patron, et par là de l’Elysée. Une fois cette curiosité passée, qu’en restera-t-il ? La suite au prochain sondage.
En revanche, si une station confirme chaque fois son mauvais état, c’est bien France Info. La station tout info du service public n’a pas su retrouver sa place sur l’échiquier. Elle plie sous l’impact de sa grande soeur, France Inter, qui a su mieux proposer une matinale centrée sur l’information. De plus, sa grille trop réduite et peu variée ne lui permet pas d’aller au front batailler contre les autres réseaux généralistes. Dans son genre, elle traîne donc sa peine, avec 8,2% d’audience cumulée (-0,4), alors que cette rentrée aurait pu être la sienne. France Info est un chantier auquel la présidence de Radio France doit vite s’attaquer.
Europe 1 représente aussi une surprise. Cette rentrée était importante et décisive à plus d’un titre pour la station du groupe Lagardère. Tout d’abord, Alexandre Bompard, son patron, avait beaucoup à se faire pardonner et oublier. Auprès de son actionnaire essentiellement, qui n’avait pas apprécié les rumeurs concernant une nomination à France Télévisions, mais aussi et surtout le mauvais sondage de la fin d’année dernière. Alexandre Bompard avait aussi fait un pari risqué en allant débaucher des figures du service public, comme Nicolas Demorand. La greffe allait-elle prendre ? Alexandre Bompard passerait-il l’hiver au chaud ? Son cas semble encore en suspens, aujourd’hui. Bien sûr, Europe 1 n’est plus dans les eaux troublées de ce début d’été, mais pour autant, la performance n’est pas décisive. Avec 9,7%, la station réédite son très bon score de l’année dernière, mais elle ne pas profite pas de l’actualité débordante pour percer le plafond de verre. Pourtant, Europe 1 aurait dû profiter de la prime "aux vieux" comme RTL, et mieux que sa consort attirer les quelques auditeurs égarés d’Inter et Info. C’était bien la peine d’embaucher Demorand, pour finir avec un plat réchauffé sans saveur. Dans le détail, la performance de la station a été grevée par la tranche occupée - depuis déjà trop longtemps - par Jean-Marc Morandini, qui peine à donner un second souffle à son émission. Marc Olivier Fogiel en matinée se maintient, quant à Nicolas Domerand justement, il n’a pas encore tout à fait réussi à convertir les fidèles de Drucker. C’est dire combien sa tâche est dure - il est cependant en nette amélioration par rapport à la vague d’avril-juin 2010.
Accident industriel
RMC , pour finir le tour d’horizon des généralistes, poursuit une ascension incroyable, qui a, pour tout dire, redonné l’espoir au média entier. Avec 7,1%, RMC gagne encore 0,6 point et s’approche cette fois très sérieusement des trois autres. Mais, la tâche était aisée, en fin de compte pour Frank Lanoux, son amiral. L’actualité de cette rentrée a été marquée par des problèmes d’essence pour les automobilistes, et une forte agitation politique. Deux points qui sont deux atouts dans la manche de RMC. Celle-ci n’est jamais aussi présente que dans les taxis ou les voitures des hommes actifs. La preuve, la station est devant toutes ses concurrentes dans la France sur la cible des moins de 50 ans ! Bref, cette vague était taillée sur mesure pour RMC, malgré son déficit d’auditoire âgé.
Enfin, parlons des bizarreries de cette vague qui restent sans réponse - la faute en revient à Médiamétrie, qui ne fournit pas suffisamment d’informations. Au mois de septembre, pour les premiers intermédiaires mesurés, les audiences des généralistes étaient très basses, à l’exception d’une station, qui n’est ni Europe 1, ni France Inter. On a craint un accident industriel pour les stations qui ont profondément renouvelé leurs grilles. Et lors du dernier sondage intermédiaire, l’audience globale a effectué une remontée que l’on peut qualifier de prodigieuse. Remettant ainsi les horloges à l’heure, avec Europe 1 et France Inter qui finissent peu ou prou à leur niveau d’il y a un an, et RTL qui bondit ! Comme le monde est bien fait."
"Le sondage Médiamétrie de la rentrée radio réserve son lot de surprises. Dopée par l’actualité chaude, mettant surtout en jeu les retraites et l’approvisionnement en essence des conducteurs d’automobiles, la radio a retrouvé un peu de son lustre de "hot média".
C’est un miracle ! La radio bouge encore... Elle est toujours vivante ! Le dernier sondage Médiamétrie montre une progression de l’audience globale des stations de la FM, dopées par une actualité brûlante, et une forte dose de nouveautés dans les grilles de rentrée. A y regarder de plus près, si l’on range RMC à part, les stations qui ont profité de cette embellie de septembre sont celles dont l’auditoire est plutôt âgé. Cette observation vaut autant pour les radios généralistes que pour les musicales.
La bonne nouvelle tout d’abord : le média radio est en croissance sur les mois de septembre et octobre de cette année. Après une série impressionnante de baisses d’un trimestre à l’autre, cette fois, la FM tient sa revanche sur l’usure du temps. On croyait la radio dépassée, ringardisée par l’Internet, dans l’ombre des chaînes d’information qui se sont multipliées sur la TNT. Et bien tout ceci attendra, car cette fois la radio a conservé sa place de média chaud par excellence - celui que les français aiment à entendre tôt pour comprendre l’actualité. 81,6% de la population a écouté son poste lors de cette vague de mesure, selon Médiamétrie, soit une progression de 1,4 point. Rappelons que Médiamétrie interroge 126 000 personnes dans l’année, lors de quatre sondages successifs, plus un supplémentaire lors des mois des grandes vacances d’été. La méthodologie utilisée, un sondage par téléphone en fin de journée, dans le respect des quotas, privilégie traditionnellement les marques fortes dans ses résultats.
En haut de la pyramide, des âges comme des audiences, dans le paysage radiophonique français, trône RTL. La station de la rue Bayard est emblématique de cette mesure de septembre-octobre. Avec une moyenne d’âge avoisinant les 55 ans, les auditeurs de RTL sont d’une grande fidélité, et parfois, ils viennent recevoir l’appui de ceux des stations du service public. C’est le cas sur ce sondage, lorsque les grèves ont perturbé les antennes de France Inter et de France Info - environ 10% de la période mesurée par Médiamétrie. RTL progresse de 0,5 point avec 12,3%. Un résultat surprenant, si l’on considère que RTL n’a pas fait de grande modification sur sa grille pour cette rentrée, que Christopher Baldelli arrivé en remplaçant d’Axel Duroux, n’a pas encore marqué son empreinte. Ceci dit, il faut bien se rendre à l’évidence : RTL est aujourd’hui la première radio de l’information du matin en France. A son climax, à 8 heures du matin, l’audience de la station atteint les 1,9 million d’auditeurs, un record. Il faut croire que le vif débat sur la réforme des retraites était donc taillé sur mesure pour RTL et ses auditeurs.
Val influence
Avec la réforme des retraites mais aussi les grèves qui ont paralysé des pans de l’économie nationale pendant plusieurs jours, l’actualité de cette rentrée a été particulièrement chaude. Elle a aussi été l’origine d’une perturbation des antennes des stations du service public. Beaucoup pariaient sur un écroulement de France Inter, et puis non... Aussi étrange, voire suspect que cela puisse paraître, France Inter n’a pas souffert, ou si peu. Repris en main par Philippe Val, qui a bousculé l’équilibre délicat mis en place par Frédéric Schlesinger, son prédécesseur, la station phare de Radio France enregistre un 10% d’audience cumulée de bon aloi. Une légère érosion de 0,2 point sur un an, qui ne signifie pas grand-chose, et peut s’apparenter à la marge d’erreur de l’outil de mesure. Bref, plusieurs explications sont possibles. En premier, que les auditeurs écoutent indifféremment Inter, qu’on y diffuse des infos ou bien un programme musical. En second, cela tendrait à prouver que, si chute il y a, elle sera lisible dans les audiences prochaines, qui ne seront plus gonflées par une actualité surchauffée. Enfin, on ne peut écarter l’intérêt que les auditeurs d’Inter ont porté à une grille de rentrée annoncée comme sous influence de son nouveau patron, et par là de l’Elysée. Une fois cette curiosité passée, qu’en restera-t-il ? La suite au prochain sondage.
En revanche, si une station confirme chaque fois son mauvais état, c’est bien France Info. La station tout info du service public n’a pas su retrouver sa place sur l’échiquier. Elle plie sous l’impact de sa grande soeur, France Inter, qui a su mieux proposer une matinale centrée sur l’information. De plus, sa grille trop réduite et peu variée ne lui permet pas d’aller au front batailler contre les autres réseaux généralistes. Dans son genre, elle traîne donc sa peine, avec 8,2% d’audience cumulée (-0,4), alors que cette rentrée aurait pu être la sienne. France Info est un chantier auquel la présidence de Radio France doit vite s’attaquer.
Europe 1 représente aussi une surprise. Cette rentrée était importante et décisive à plus d’un titre pour la station du groupe Lagardère. Tout d’abord, Alexandre Bompard, son patron, avait beaucoup à se faire pardonner et oublier. Auprès de son actionnaire essentiellement, qui n’avait pas apprécié les rumeurs concernant une nomination à France Télévisions, mais aussi et surtout le mauvais sondage de la fin d’année dernière. Alexandre Bompard avait aussi fait un pari risqué en allant débaucher des figures du service public, comme Nicolas Demorand. La greffe allait-elle prendre ? Alexandre Bompard passerait-il l’hiver au chaud ? Son cas semble encore en suspens, aujourd’hui. Bien sûr, Europe 1 n’est plus dans les eaux troublées de ce début d’été, mais pour autant, la performance n’est pas décisive. Avec 9,7%, la station réédite son très bon score de l’année dernière, mais elle ne pas profite pas de l’actualité débordante pour percer le plafond de verre. Pourtant, Europe 1 aurait dû profiter de la prime "aux vieux" comme RTL, et mieux que sa consort attirer les quelques auditeurs égarés d’Inter et Info. C’était bien la peine d’embaucher Demorand, pour finir avec un plat réchauffé sans saveur. Dans le détail, la performance de la station a été grevée par la tranche occupée - depuis déjà trop longtemps - par Jean-Marc Morandini, qui peine à donner un second souffle à son émission. Marc Olivier Fogiel en matinée se maintient, quant à Nicolas Domerand justement, il n’a pas encore tout à fait réussi à convertir les fidèles de Drucker. C’est dire combien sa tâche est dure - il est cependant en nette amélioration par rapport à la vague d’avril-juin 2010.
Accident industriel
RMC , pour finir le tour d’horizon des généralistes, poursuit une ascension incroyable, qui a, pour tout dire, redonné l’espoir au média entier. Avec 7,1%, RMC gagne encore 0,6 point et s’approche cette fois très sérieusement des trois autres. Mais, la tâche était aisée, en fin de compte pour Frank Lanoux, son amiral. L’actualité de cette rentrée a été marquée par des problèmes d’essence pour les automobilistes, et une forte agitation politique. Deux points qui sont deux atouts dans la manche de RMC. Celle-ci n’est jamais aussi présente que dans les taxis ou les voitures des hommes actifs. La preuve, la station est devant toutes ses concurrentes dans la France sur la cible des moins de 50 ans ! Bref, cette vague était taillée sur mesure pour RMC, malgré son déficit d’auditoire âgé.
Enfin, parlons des bizarreries de cette vague qui restent sans réponse - la faute en revient à Médiamétrie, qui ne fournit pas suffisamment d’informations. Au mois de septembre, pour les premiers intermédiaires mesurés, les audiences des généralistes étaient très basses, à l’exception d’une station, qui n’est ni Europe 1, ni France Inter. On a craint un accident industriel pour les stations qui ont profondément renouvelé leurs grilles. Et lors du dernier sondage intermédiaire, l’audience globale a effectué une remontée que l’on peut qualifier de prodigieuse. Remettant ainsi les horloges à l’heure, avec Europe 1 et France Inter qui finissent peu ou prou à leur niveau d’il y a un an, et RTL qui bondit ! Comme le monde est bien fait."
1 commentaire:
Bien mérité ! France Inter est trop bavard... les parlotes, souvent les mêmes chaque jour, finissent par lasser, surtout contre le Président... ce qui est bizarre pour une chaîne publique ! C'est un sondage de vieux... à cet âge ça ne va pas loin mais ça veut bien dire ce que ça veut dire... Vive RTL !
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